Chanson de fortunio
Si vous croyez que je
vais dire
Qui j’ose aimer
Je ne saurai, pour un
empire,
Vous la nommer.
Nous allons chanter à
la ronde,
Si vous voulez,
Que je l’adore et
qu’elle est blonde
Comme les blés.
Je fais ce que sa
fantaisie
Veut m’ordonner,
La lui donner.
Du mal qu’une amour
ignorée
Nous fait souffrir,
J’en porte l’âme
déchirée
Jusqu’à mourir.
Mais j’aime trop pour
que je die
Qui j’ose aimer,
Et je veux mourir pour
ma mie
Sans la nommer.
Alfred de Musset, Poésies
nouvelles, 1835-1852
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire